A partir de quel âge peut-on consulter un orthophoniste ?

Consulter un orthophoniste est une étape qui peut faire peur. Pour les parents, quand les enfants semblent présenter des difficultés pour la lecture ou pour faire des phrases, on pourrait avoir tendance à s’inquiéter tout de suite. Faut-il attendre un âge particulier pour une consultation chez un orthophoniste ?

Les troubles dys touchent environ 1 million d’enfants en France. Il peut s’agir de difficultés du langage, de lecture ou à l’écrit. Si votre enfant a du mal à faire passer des messages ou pour la compréhension, vous pourriez vous inquiéter. Mais pas de panique, certains problèmes sont juste passagers. Aucun enfant n’est parfait et il faut forcément faire des erreurs pour bien apprendre.

Quel que soit son âge, si vous repérez un retard par rapport aux compétences attendues à l’âge de votre enfant, alors n’hésitez pas à consulter un orthophoniste. Certains troubles peuvent se manifester très tôt et plus la prise en charge commence vite, plus l’enfant aura de chance de faire des progrès.

Troubles de communication à l’oral, quand s’inquiéter ?

Dans un développement normal, un enfant va commencer à émettre des sons vers l’âge de 6 mois.

  • Il commence à s’exprimer avec des mots, il réagit quand il entend son prénom et a une bonne compréhension de consignes simples.
  • A 2 ans, il fait des phrases plus complexes, il pose des questions et essaye d’avoir une communication avec son entourage.
  • A 3 ans, il enrichit son vocabulaire, sa compréhension est simple et parle à la première personne.
  • A 4 ans, il tient un dialogue, s’intéresse à différents sujets et connait une multitude de sons.
  • A 6 ans, l’apprentissage de l’enfant est considéré comme acquis.

Mais, que ce soit pour votre fils ou votre fille, le développement d’un enfant n’est pas quelque chose de calculé. Cela peut prendre plus de temps, ou au contraire aller beaucoup plus vite. En revanche, quelle que soit la durée d’apprentissage, certains signes peuvent être révélateurs.

  • Si l’enfant ne montre aucune volonté de communication, s’il ne s’exprime qu’avec des mots sans faire de phrases ou qu’il a du mal à s’exprimer, cela pourrait être le signe d’un potentiel retard.
  • Au-delà de 3 ans et jusqu’à 6 ans, si un bégaiement apparaît, s’il s’exprime difficilement et que seule la famille le comprend ou qu’il forme des phrases très courtes, ce sont là aussi des signes à prendre en considération.

Sans pour autant vous alarmer et tirer des conclusions hâtives, n’hésitez pas pour autant à consulter un spécialiste afin de poser un diagnostic et si besoin, d’entamer une rééducation pour aider vos enfants à mieux parler et écrire.

 

Une femme écrit sur un cahier

Parfois, un enfant aura un bégaiement à l’école dû au stress, bégaiement qui peut parfois disparaître quand l’enfant sera en famille. Il faut donc essayer de trouver l’origine des difficultés.

Dans 75% des cas, un bégaiement est transitoire et s’efface au bout de quelques mois. Inutile de s’inquiéter dès les premiers signes, en revanche il ne faut pas le laisser s’enkyster. Si vous avez eu un bébé après cet enfant, ne le laissez pas se débrouiller tout seul. La charge sera plus difficile, mais si vous ne l’aidez pas à se défaire du bégaiement, cela pourrait devenir une réelle difficulté.

S’il s’agit bel et bien d’une dysphasie, qui se qualifie par la difficulté à émettre un message et à recevoir un message, une rééducation chez l’orthophoniste peut arranger les choses. Aujourd’hui, la dysphasie touche plus un garçon qu’une fille. Ce trouble est généralement associé à la dyslexie et la dysorthographie.

L’orthophoniste fera travailler le souffle et la respiration, la motricité de la bouche, des exercices sur la communication, le vocabulaire, l’attention ou la mémoire.

Troubles pour lire et écrire

La vie scolaire est un très bon moyen de voir si votre enfant a des troubles.

  • Si, dès le CP, votre enfant a du mal à lire, confond les mots ou les lettres, c’est peut-être révélateur d’une dyslexie. Un enfant atteint de troubles dyslexiques sera plus timide à l’école et se montrera plus ouvert dans la vie de famille. A l’école, vos enfants pourront aussi être confrontés aux mathématiques. S’ils ont un quelconque trouble dys, ils pourraient avoir du mal à compter ou à effectuer des calculs simples.
  • Si à l’écrit, votre enfant tient mal son stylo, qu’il met du temps à écrire et que c’est difficilement lisible, ce sont aussi des signes qui doivent vous mener chez le médecin.

Il peut s’agir d’une dyslexie ou d’une dyscalculie. Les orthophonistes pourront réaliser une rééducation à ce niveau. Ici, un orthophoniste travaillera sur la prise en main du stylo, des jeux permettant de bien identifier les lettres et de former des phrases.

Il aidera les enfants à faire face à ses angoisses, à lutter contre le bégaiement s’il y en a un, aider les enfants en échec scolaire et redonner confiance en eux. Il y a aussi une étape essentielle pour les parents : l’acceptation du handicap. Si ce mot a une connotation négative, il n’y a pourtant aucun jugement à porter. Si c’est parfois difficile à entendre les premières fois, un handicap ne dévalorise pas quelqu’un. Cela rendra juste son développement plus long.

Les troubles dys, sont-ils héréditaires ?

Si vous avez eu des troubles dys dans votre enfance, vous avez eu une difficulté à vous exprimer ou à l’écrit et vous voulez savoir si votre fils ou votre fille risque d’en être atteint ? Il y a effectivement un facteur génétique dans les troubles dyslexiques. Chez des jumeaux par exemple, si l’un des deux enfants est touché, l’autre aura 70% de probabilité d’avoir une quelconque difficulté aussi.

 

Des jumeaux bébés en costume de lapin

Prendre rendez-vous rapidement

Même s’il ne faut pas se jeter sur un bilan orthophonique trop rapidement, il ne faut pas non plus attendre trop longtemps. Plus vite on peut mettre un nom sur les difficultés des enfants, plus vite les séances d’orthophonie pourront faire effet. De plus, un bilan orthophonique pourra vous donner des clés pour mieux comprendre votre enfant et ainsi l’aider à se développer au mieux.

Un bégaiement, s’il n’est pas traité rapidement, pourrait devenir un frein et il sera plus difficile de le supprimer, idem pour les troubles du langage, de l’écrit ou de la lecture. Cela pourrait devenir un handicap lorsque l’enfant grandira. Et il pourrait devenir la cible de moqueries à l’école primaire ou au collège.

Une prise de rendez-vous prend toujours du temps et il faut d’abord passer par votre médecin pour aller chez un orthophoniste. Comme dit le dicton, il vaut mieux prévenir que guérir.

En tant que parents, que peut-on faire ?

Il ne faut pas négliger l’importance des parents dans le bon développement d’un enfant. Même si l’enfant suit un orthophoniste, qu’il réalise des bilans de santé régulièrement, vous pouvez aider l’enfant dans sa compréhension.

  • Vous pouvez notamment lui lire des livres ou l’aider à lire, même lorsqu’il grandit. N’hésitez pas à lire doucement et clairement pour renforcer le langage de l’enfant. Essayez de faire parler l’enfant dans une situation réconfortante, ne le forcez surtout pas à parler ou à s’exprimer.
  • Par exemple, lors d’une discussion, chaque membre de la famille se passe le « bâton de la parole ». Le bâton tourne entre chaque membre et celui qui le porte monopolise la parole. Quand il arrive à l’enfant, il peut se sentir en confiance et pourra s’exprimer. Si vous avez d’autres enfants, dites-leur bien de ne pas lui couper la parole, cela le frustrerait et il s’enfermerait dans une bulle.
  • Si un enfant a du mal à prononcer certains sons, au lieu de lui faire répéter, dites-lui plutôt comment bien le dire. Il se sentira plus acteur. Quand vous parlez avec lui, posez des questions claires, et évitez plusieurs questions à la fois.
  • Évitez les écrans. Il vaut mieux mettre l’enfant dans une situation où il est acteur, et non simple spectateur. Il faut donc éviter de le mettre devant une vidéo ou autre. Favorisez les jeux qui demandent une prise de parole.
  • Enfin, évitez de paraître anxieux. Un enfant a la faculté de capter les émotions et s’il vous sent stressé, alors il aura du mal à s’ouvrir. Même si vous êtes effectivement stressé, ne le montrez pas. Cela aidera beaucoup dans le bon développement de votre fils ou votre fille.

    Les enfants n’ont pas tous les même développement

    Certains enfants se débrouillent très bien sur le langage à l’oral ou à l’écrit très tôt, là où certains prendront plus de temps. Mais s’ils ont besoin de ce temps précieux, donnez-le-leur. Chaque enfant aura une compréhension du monde qui l’entoure plus ou moins longue.

    Ne comparez pas vos enfants entre eux ou avec les autres enfants de l’école. Que ce soit pour comprendre des messages ou des consignes, un enfant a besoin d’un bon développement. Si vous essayez de l’accélérer, vous risqueriez au contraire de provoquer des troubles. En cas de retard, plutôt que de chercher à le pousser à aller plus vite, il vaut mieux emmener l’enfant faire un bilan orthophonique afin d’avoir un diagnostic et les conseils d’un professionnel.

 

À partir de quel âge consulter un orthophoniste ?

Pour répondre à la question posée dans le titre de cet article, nous pouvons dire qu’il n’y a pas d’âge minimal pour consulter un orthophoniste. À partir du moment où vous constatez un retard dans le développement du langage de votre enfant, alors vous pouvez emmener votre enfant pour réaliser un bilan orthophonique. L’orthophoniste vous dira alors si le retard de votre enfant est “normal” ou bien si une prise en charge est nécessaire. Il pourra aussi vous donner de bons conseils pour aider votre enfant à développer son langage correctement.

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