Dyscalculie, dysphasie, dysorthographie ou encore dysgraphie : les troubles dys peuvent porter bien de noms. Dans l’accompagnement de ces formes de « pathologies » principalement psychomotrices, l’aide sociale à l’enfance (ASE) est un dispositif particulièrement efficace. Elle permet d’accompagner les enfants dans le parcours thérapeutique et de soulager un tantinet les parents, surtout sur les plans financier et psychologique. Comment cela fonctionne-t-il concrètement ? On vous en dit plus sur le sujet.
Les dispositions prévues par l’ASE couvrent un ensemble de mesures toutes dirigées vers un objectif plus ou moins commun qu’est le bien-être de l’enfant. Ainsi, lorsque l’état sanitaire ou psychologique de l’enfant l’exige, ce dernier peut bénéficier d’un accompagnement complet depuis le domicile de ses parents ou tuteurs.
Autrement dit, dans le cas des troubles dys par exemple, lorsque les comportements pathologiques du sujet nécessitent que ce dernier soit accompagné depuis la maison, le dispositif prévoit une procédure clairement définie à cet effet. Les aides sociales à domicile sont principalement d’ordre financier (octroi d’une allocation pour la prise en charge de l’enfant). On peut également évoquer le recours à un technicien de l’intervention sociale et familiale (TIFS) et le déploiement d’une solution d’accompagnement éducatif à domicile.
L’aide financière
D’entrée, il faut préciser que la mise en application des mesures d’accompagnement ou d’intervention définissant l’aide sociale est confiée aux services départementaux. Ainsi, dans le cadre d’une aide financière liée à l’ASE, seuls les départements peuvent verser une allocation (mensuelle ou périodique) à la famille de l’enfant bénéficiant de l’accompagnement. Selon les circonstances, le montant de l’allocation peut légèrement varier.
L’accompagnement social et familial assuré par un TIFS est plus centré sur le bien-être psychologique et l’autonomisation des membres du cercle familial auquel appartient l’enfant bénéficiaire. Pour mieux dire, il vise un suivi complet sur les plans sanitaire, hygiénique, alimentaire et même sur le plan du loisir en vue d’aider chaque parent de la famille prise comme groupe à atteindre et à vivre son autonomie. Dans la pratique, le poids généré par les troubles dys sur l’équilibre psychosocial des parents est mieux jaugé et la possibilité d’une vie « normale » est envisageable.
L’action éducative à domicile
L’action éducative à domicile est une aide spécifique mise en place par les services départementaux en étroite relation avec les parents. Dans les cas où les parents seraient confrontés à un souci éducatif majeur comme pour certains troubles dys par exemple, c’est cet outil qui servira à leur accompagnement. En gros, il va permettre d’offrir une aide matérielle et pleinement éducative aux parents pour les encourager dans leur tâche. Plus loin, ce dispositif participe à l’insertion sociale complète des enfants en vue de leur pleine réalisation personnelle.
Les solutions de placement
C’est sans doute ce que l’on sait le plus sur l’ASE. Cependant, comme vous aviez pu le découvrir, ce dispositif n’est pas à priori destiné à retirer les enfants à leurs parents. L’aide sociale à l’enfance offre d’abord, dans la mesure du possible, des solutions d’accompagnement à domicile.
En règle générale, les solutions de placement ne sont envisagées que lorsque la prise en charge demande l’utilisation d’outils et d’un cadre spécifiques que la maison ne peut assurer. Dès lors, les enfants peuvent être déplacés (et non forcément retirés à leurs parents) avec l’accord et parfois sur demande de leurs propres parents. Les enfants vont alors passer leurs journées (entièrement ou partiellement) dans les centres d’accueil destinés à cet effet. De préférence, les lieux d’accueil devront être le plus proche possible du domicile des parents.
En réalité, le but des solutions de placement est d’accompagner les parents dans l’éducation des enfants et surtout dans leurs efforts à réaliser l’insertion sociale des sujets dys. Les solutions de placement prévues par l’ASE regroupent quatre formes de modalités :
- L’accueil de jour ;
- L’accueil de 72 heures ;
- Le placement à domicile ;
- l’accueil d’urgence.
Naturellement, toutes ces modalités ne peuvent pas correspondre aux réalités attachées aux troubles dys, mais constituent un cadre englobant toutes les solutions de placement proposées par l’ASE. Dans l’opérationnalisation des mesures, l’accueil de jour reste le modèle le plus usité dans l’accompagnement spécifique des troubles dys.
Pour résumer, il faut dire que les troubles dys ne sont pas une fatalité. Bien entendu, les prises en charge demandent des modèles spécifiques parfois nouveaux pour les parents, mais avec les politiques telles l’ASE, le processus est bien simplifié. À noter que l’aide sociale à l’enfance est bien plus étendue en termes de champ d’action.