44 idées pour aider un enfant dyslexique à l’école

Une bonne maîtrise de la lecture est un outil essentiel pour apprendre une grande partie des matières enseignées à l’école. L’accent étant de plus en plus mis sur l’éducation et l’alphabétisation, de plus en plus d’enfants et d’adultes ont besoin d’aide pour apprendre à lire, à orthographier, à exprimer leurs pensées sur papier et à acquérir une bonne maîtrise de la grammaire.

Un enfant dyslexique qui trouve difficile l’acquisition de ces compétences d’alphabétisation peut également souffrir de beaucoup d’angoisse et de stress, voir d’un réel traumatisme s’il se sent maltraité mentalement par ses pairs dans le milieu scolaire, parce qu’il a des difficultés d’apprentissage. Beaucoup peut être fait pour atténuer ce problème en intégrant l’enfant un environnement d’apprentissage où il peut se sentir à l’aise et développer sa confiance et son estime de soi. Ainsi, il convient de choisir avec soin l’école pour un enfant dyslexique ou souffrant de troubles de l’apprentissage.

Les professeurs peuvent être particulièrement désorientés par l’élève dont les résultats insuffisants semblent être dus à ce qui peut sembler être de la négligence ou un manque d’effort. Mais sachez que ces enfants souffrent d’un réel handicap. Ils peuvent se sentir très différents de leurs camarades simplement parce qu’ils sont incapables de suivre des instructions simples, qui pour d’autres semblent faciles. Il est de la responsabilité du professeur de classe de créer une atmosphère propice à l’apprentissage pour tous les élèves de sa classe.

Les enseignants doivent comprendre les problèmes que l’enfant dyslexique peut rencontrer dans la classe. Il est à espérer que cette connaissance permettra d’éviter de nombreux malentendus sur le comportement de l’enfant. En effet, dans un environnement positif et encourageant, l’enfant dyslexique éprouvera un sentiment de réussite et de valorisation de soi. Il n’existe aucun traitement de la dyslexie, mais un soutien emotionnel constant fait partie des meilleures thérapies !

La mauvaise mémoire auditive

Il est particulièrement important de comprendre les problèmes qu’une mauvaise mémoire auditive à court terme peut causer, en termes de rétention de l’apport de l’enseignant.

Une mauvaise mémoire auditive à court terme peut par exemple se traduire par une difficulté à se souvenir des sons des mots prononcés suffisamment longtemps pour les faire correspondre, dans l’ordre, aux lettres à épeler. Souvent, les enfants ayant une mauvaise mémoire auditive à court terme ne peuvent pas se souvenir, même d’une courte liste d’instructions.

Les points suivants devraient fournir des lignes directrices utiles aux enseignants et aux parents pour qu’ils les suivent et les soutiennent :

1 – La gestion de la classe

Il est important pour tous les enfants de la classe d’avoir un aperçu de ce qui va être enseigné dans la leçon, en terminant la leçon par un résumé de ce qui a été enseigné. De cette façon, les informations ont plus de chances de passer de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme.

  • Lorsque les devoirs sont fixés, il est important de vérifier que l’enfant écrit correctement ce qui est demandé. Essayez de vous assurer que les feuilles de travail et les livres appropriés se trouvent avec l’enfant pour qu’il les emporte à la maison.
  • Au recto du cahier de devoirs des élèves, faites-leur noter les numéros de téléphone de quelques amis. Ensuite, en cas de doute sur les devoirs, ils peuvent téléphoner et vérifier, plutôt que de s’inquiéter ou de passer du temps à faire un mauvais travail.
  • Veillez aussi à ce que les messages et les activités quotidiennes de la classe soient notés et ne soient jamais envoyés verbalement (musique, natation, etc.).
  • Faites une liste de contrôle quotidiens à laquelle l’élève pourra se référer chaque soir et encouragez une routine quotidienne pour aider l’enfant dys à développer sa propre autonomie et ses responsabilités.
  • Encouragez les bonnes capacités d’organisation en utilisant des agendas et des calendriers visibles de tous pour que le travail soit facilement accessible et ordonné. Vous pouvez aussi diviser les tâches en petits éléments d’information plus faciles à mémoriser pour les enfants en difficultés.
  • Placez l’enfant assez près du professeur de classe pour que celui-ci soit disponible pour l’aider si nécessaire, ou qu’il puisse être soutenu par un camarade de classe motivé et sympathique.

2 – Comment aidez les enfants dys à copier le tableau ?

Dysorthographiques, dysgraphiques, dyslexiques… De part leur difficulté à retranscrire à l’écrit ce qu’ils voient, la copie du tableau et souvent une tâche ardue. Voici quelques idées pour les aider.

  • Utilisez des craies de couleur différente pour chaque ligne s’il y a beaucoup d’informations écrites au tableau, ou soulignez une ligne sur deux avec une craie de couleur différente.
  • Veillez à ce que l’écriture soit bien espacée.
  • Laissez l’écriture sur le tableau noir suffisamment longtemps pour que l’enfant ne se sente pas trop pressé, ou que le travail ne soit pas effacé du tableau avant que l’enfant ait fini de copier.

3 – Comment les accompagner lors des phases de lecture ?

L’apprentissage de la lecture est souvent la bête noir des enfants dyslexiques. C’est souvent à ce moment là que les parents ou les enseignants découvrent la dyslexie chez l’enfant. Afin d’aider les enfants dys pendant la lecture pour maximiser leur chance de développer un amour des livres, voici quelques idées.

  • Un schéma de lecture structuré qui implique la répétition et introduit lentement les nouveaux mots est extrêmement important. Cela permet à l’enfant de développer sa confiance et son estime de soi lors de la lecture.
  • Ne demandez pas aux élèves de lire un livre à un niveau qui dépasse leurs compétences actuelles, cela les démotiverait instantanément. La motivation est bien meilleure lorsque les exigences ne sont pas trop élevées et que l’enfant peut réellement apprécier le livre. S’il doit travailler sur chaque mot, il oubliera le sens de ce qu’il lit.
  • Épargnez à l’enfant dyslexique l’épreuve de la lecture à haute voix en classe. Réservez-lui un moment de tranquillité avec vous. Vous pouvez également lui donner un moment en avance pour lire des textes présélectionnés, qu’il pourra pratiquer à la maison la veille. Cela permettra de s’assurer que l’enfant est capable de lire à haute voix lorsque les autres enfants seront présents.
  • Proposez également des livres qu’ils peuvent emprunter pour lire avec un adulte à la maison. Ces moments parents-enfants susciteront souvent un réel enthousiasme pour les livres.
  • Les livres avec un enregistrement audio complémentaire peuvent être très utiles pour le plaisir et l’enrichissement du vocabulaire. Aucun enfant ne devrait se voir refuser le plaisir d’accéder à la lecture d’un même s’il ne peut le décoder entièrement.
  • N’oubliez pas que la lecture doit être amusante…

4 – Orthographe et dyslexie, couple infernal ?

De nombreuses techniques normales utilisées en classe pour enseigner l’orthographe n’aident pas l’enfant dyslexique ou dysgrahique. En revanche, tous les élèves de la classe peuvent bénéficier d’une exposition structurée et systématique aux règles d’orthograhe et aux modèles qui sous-tendent une langue.

  • Les mots utilisés pour les tests d’orthographe devraient être regroupés par sujet (équitation, bricolage, sport…) plutôt que regroupés pour des raisons de structure (adjectifs, noms, verbe…). Cela donne souvent plus de sens aux élèves et leur permet de faire des liens entre les concepts.
  • Lors de la dictée, trois ou quatre mots inconnus peuvent être inclus chaque semaine, ce qui devrait éventuellement améliorer leurs compétences en écriture libre. N’en abusez pas car ceux-ci sont bien plus difficiles !
  • Tous les enfants devraient être encouragés à faire des relectures, ce qui peut être utile pour une première correction de l’orthographe. Les dyslexiques semblent incapables de corriger spontanément leur orthographe lorsqu’ils écrivent, mais on peut les entraîner à rechercher les erreurs qui leur sont propres.
  • N’oubliez pas qu’une mauvaise orthographe n’est pas synonyme de faible intelligence.

5 – Un dyslexique peut-il apprendre les maths ? Oui !

Les mathématiques ont leur propre langage, et cela peut être à l’origine de nombreux problèmes. Si certains élèves dyslexiques sont bons en maths, on estime qu’environ 90 % des enfants dyslexiques ont des problèmes dans au moins certains domaines des mathématiques.

Les mots de la terminologie mathématique générale doivent être clairement compris avant de pouvoir être utilisés dans les calculs, par exemple addition, plus, somme, augmentation et total, tous décrivent un seul processus mathématique.

D’autres difficultés connexes peuvent être liées aux compétences visuelles/perceptuelles, à la confusion directionnelle, au séquençage, à la maîtrise des mots et à la mémoire. Les élèves dyslexiques peuvent avoir des difficultés particulières avec les aspects des mathématiques qui nécessitent de nombreuses étapes ou qui sollicitent fortement la mémoire à court terme, par exemple la division longue ou l’algèbre.

  • On ne saurait trop insister sur l’importance de l’apprentissage des techniques d’estimation pour l’enfant dyslexique. Il faut apprendre à l’enfant à prendre l’habitude de vérifier ses réponses par rapport à la question lorsqu’il a terminé le calcul, c’est-à-dire si la réponse est sensée ou ridicule.
  • Lors de l’utilisation du calcul mental, permettez à l’enfant dyslexique de noter le nombre clé et le signe mathématique approprié de la question.
  • Encouragez les élèves à verbaliser et à parler de chaque étape du problème. De nombreux enfants trouvent cela très utile.
  • Encouragez l’enfant dyslexique à utiliser une calculatrice. Assurez-vous qu’il comprend parfaitement comment l’utiliser.
  • Assurez-vous qu’il a appris à faire des estimations pour vérifier ses calculs. C’est une façon de “relire” ce qu’il fait.
  • Mettez des mots clés sur un système de fiches ou sur la couverture intérieure du livre de mathématiques de l’élève afin qu’il puisse s’y référer et le réviser.
  • Répéter constamment le vocabulaire mathématique, en utilisant des méthodes multisensorielles/kinesthésiques.
  • Mettez le point décimal à l’encre rouge. Cela facilite la perception visuelle chez l’enfant dyslexique.

6 – Comment aider les élèves en difficulté avec l’écriture manuscrite ?

Les raisons d’une mauvaise écriture à tout âge peuvent être un mauvais contrôle moteur, une tension, des lettres mal formées, la vitesse, etc.

  • Encouragez les enfants à étudier leur écriture et à faire preuve d’autocritique.
  • Faites-leur décider par eux-mêmes où se situent les défauts et quelles améliorations peuvent être apportées, de manière à ce qu’aucun ressentiment ne s’installe à l’égard d’une autre personne qui se plaindrait de leur travail écrit.
  • Discutez des avantages d’une bonne écriture et des objectifs à atteindre avec la classe.
  • Analysez les fautes d’écriture les plus courantes, en inscrivant au tableau quelques mots bien choisis pour que la classe les commente.
  • Assurez-vous qu’un petit tableau de référence soit disponible pour servir de rappel constant de l’écriture en majuscules et en minuscules.
  • Si la pratique de l’écriture est nécessaire pour en améliorer la lisibilité, il est essentiel d’utiliser des mots qui ne posent aucun problème à l’enfant dyslexique en termes de sens ou d’orthographe. L’amélioration des compétences d’écriture peut renforcer la confiance en soi, ce qui se répercute favorablement sur le travail de l’élève.

7 – Comment choisir un système de notation adéquat ?

À un tel niveau de scolarisation, la compétition entre les élèves n’a aucun sens et tous les travaux doivent être notés en fonction du contexte de l’enfant. Le seul objectif des évaluations devraient être d’ancrer encore davantage les connaissances, et non de leur fournir une note qu’ils associeront immanquablement à eux même.

  • La note doit refléter l’effort et le résultats, car tous deux sont essentiels et cela donne à l’élève une meilleure chance d’obtenir une note équilibrée.
  • Les fautes d’orthographe relevées doivent être celles qui correspondent au niveau d’orthographe de l’enfant. La notation doit être faite au crayon et faire l’objet de commentaires positifs.
  • Essayez de ne pas utiliser de crayons rouges pour marquer le travail de l’enfant dyslexique. Il n’y a rien de plus décourageant pour l’enfant que de voir son travail revenir couvert d’encre rouge, alors qu’il a inévitablement fait plus d’efforts que ses camarades pour produire ce travail.
  • Cessez de systématiquement demander à un élève de réécrire un travail qu’il a rendu. Réécrire des pages sans aucune raison est une destruction de l’âme, car en général, beaucoup d’efforts ont déjà été consacrés à l’œuvre originale. Au contraire, vous pouvez par exemple lui fournir une liste de mots à réviser pour lesquels il ne devra plus faire de faute lors des prochains contrôles.

8 – Gestion des devoirs pour les enfants dys

À la fin d’une journée d’école, un enfant dyslexique est généralement plus fatigué que ses camarades car tout demande plus de réflexion, les tâches sont plus longues et rien n’est facile. Il est probable que davantage d’erreurs soient commises.

  • Ne fixez que les devoirs qui seront réellement utiles à l’enfant.
  • En répartissant les devoirs et les exercices qui peuvent être un peu différents ou moins exigeants, il est important de faire preuve de tact. L’estime de soi est rapidement ébranlée si un enseignant souligne les différences entre ceux qui ont des difficultés et leurs camarades. Il faut ainsi se rappeler que l’enfant dyslexique peut avoir besoin de beaucoup plus d’efforts que ses camarades pour faire son devoir.
  • Fixez une limite au temps consacré aux devoirs, car souvent un enfant dyslexique mettra beaucoup plus de temps à produire le même travail qu’un autre enfant ayant de bonnes capacités de lecture et d’écriture peut facilement produire.

9 – Comment diminuer ce sentiment de différence des enfants avec des difficultés d’apprentissage ?

La capacité d’un enfant dyslexique à écrire des pensées et des idées sera très différente du niveau d’information qu’il peut donner verbalement. Pour une intégration réussie, l’élève doit être capable de démontrer au professeur qu’il connaît l’information et où il se situe dans chaque matière.

  • Soyez prêt à accepter des descriptions verbales comme alternative aux descriptions écrites si cela s’avère approprié. Il convient d’envisager d’autres moyens d’écriture, tels que l’utilisation d’ordinateurs pour le traitement de texte ou des enregistrements audio pour les leçons qui peuvent ensuite être rédigées à un stade ultérieur lorsque l’enfant et au calme et non pressé par le temps.
  • Il convient de prévoir plus de temps (un tiers-temps) pour l’achèvement des travaux en raison du temps supplémentaire dont un enfant dyslexique a besoin pour lire, planifier, réécrire et relire ses travaux.
  • Pour un enfant dyslexique, le sentiment d’être “différent” peut être aigu lorsqu’il est confronté au besoin évident et très important d’une aide “spécialisée” pour ses compétences en lecture et en écriture et éventuellement en mathématiques. Certaines méthodes spécialisées peuvent être intégrées dans la classe afin que tous les enfants puissent en bénéficier, réduisant ainsi le sentiment de “différence”.

Conclusion :

Afin de pouvoir enseigner, dans la mesure du possible, en fonction des besoins éducatifs de chaque enfant, il est essentiel de le voir comme une personne à part entière, avec ses forces et ses faiblesses individuelles. Si celle-ci présente des troubles dys, il est utile de commencer par déterminer du type de dyslexie dont il s’agit.

La compréhension des difficultés spécifiques de l’élève, et de la manière dont elles peuvent affecter les performances de l’élève en classe, peut permettre à l’enseignant d’adopter des méthodes et des stratégies d’enseignement pour aider l’enfant dyslexique à s’intégrer avec succès dans l’environnement de la classe.

Les dyslexiques ont de nombreux atouts : compétences orales, compréhension, bonne conscience visuelle de l’espace/aptitudes artistiques. De plus en plus d’enfants dyslexiques pourraient devenir des membres talentueux et doués de nos écoles si nous travaillions non seulement avec leurs domaines spécifiques de difficulté, mais aussi avec leurs domaines spécifiques de force dès leur plus jeune âge.

Pour ce faire, nous devons abandonner les points de vue démodés selon lesquels un enfant dyslexique doit d’abord échouer, afin d’être identifié. Ce sont les enfants de notre avenir et ils ont le droit d’être aidés et soutenus avant de développer le terrible sentiment d’échec, si insidieux…

Les enseignants qui s’occupent d’enfants dyslexiques doivent faire preuve de souplesse dans leur approche, afin de pouvoir, dans la mesure du possible, trouver une méthode qui convienne à l’élève, plutôt que de s’attendre à ce que tous les élèves apprennent de la même manière.

Par-dessus tout, tous ceux qui leur enseignent doivent comprendre qu’ils peuvent avoir de nombreux talents et compétences. Leurs capacités ne doivent pas être mesurées uniquement sur la base de leurs difficultés à acquérir des compétences en matière d’alphabétisation. Les enfants dyslexiques, comme tous les enfants, s’épanouissent grâce aux défis et aux succès.

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