Dyslexie : quel bilan orthophonique pour votre enfant ?

Guide : quel bilan orthophonique pour votre enfant ?

 

Le bilan orthophonique permet de repérer les causes des troubles d’une personne pour ensuite l’orienter dans son projet thérapeutique. Il peut s’avérer efficace pour analyser un trouble préalablement dépisté par le médecin et informer le pédiatre pour qu’il accompagne la personne concernée

Que-ce-qu’un bilan orthophonique ?

 

Le bilan orthophonique est une analyse médicale descriptive et privée. C’est pourquoi il est confidentiel. On dit qu’il est “soumis au secret médical”. Autrement dit communiquer les informations du bilan orthophonique à un tiers (même s’il s’agit d’un professionnel de santé) est du droit du patient ou de ses parents si ce dernier est encore mineur.

Mais faire un bilan orthophonique ne veut pas dire que l’on a forcément des troubles. Le bilan orthophonique permet d’établir si une prise en charge doit être recommandée ou non en fonction des déficits de développement, cognitifs, langagiers, etc. Aussi, il permet de réaliser un plan de traitement pour entamer une stratégie de rééducation si c’est nécessaire. Dans certains cas, l’orthophoniste peut en conclure qu’aucun suivi n’est nécessaire. En effet, selon certaines études, la pathologie représente souvent 2 à 7 % des patients.

 

  • D’une part, il permet à l’orthophoniste d**’établir si une prise en charge** doit être recommandée ou non, en fonction des déficits observables par rapport aux normes de développement, cognitives, langagières, etc.
  • D’autre part, il permet de réaliser un plan de traitement et de définir une stratégie de rééducation en sondant les capacités et les dysfonctionnements du patient. Ainsi, sa visée est toujours en premier lieu médicale ou paramédicale. Le bilan est aussi utile pour le patient et/ou sa famille afin de lui permettre de comprendre le travail orthophonique et d’adhérer au traitement proposé.

 

Quand faire un bilan orthophonique ?

 

La règle d’or est la suivante : plus tôt c’est fait, mieux c’est ! Nous recommandons une intervention précoce pour élaborer un bilan orthophonique. L’objectif est de renforcer, améliorer la parole dès le plus jeune âge. L’efficacité est d’autant plus appareante lorsque les enfants commencent un traitement orthophonique assez tôt dans leur vie.

Dans une étude, 70% des enfants d’âge préscolaire ayant des problèmes de langage qui ont suivi une thérapie orthophonique ont montré une amélioration de leurs compétences linguistiques.

Il est à noté que les orthophonistes sont très demandés, c’est pourquoi le rendez-vous doit être anticipé à l’avance pour envisager d’avoir sa consultation dans les jours, les semaines voire les mois à venir.

 

 

 

Un bilan orthophonique en 2 temps

Tout d’abord un entretien anamnestique avec le patient. C’est à dire un entretien qui recense l’ensemble des informations le concernant. Si le patient est enfant, la famille assiste à l’entretien. Cet entretien a pour but de permettre à l’orthophoniste de connaître davantage le cadre de vie de l’enfant pour mieux comprendre ses difficultés et en quelques sorte leur éléments déclencheurs. Cela passe par la connaissance du contexte et de son entourage.

Ensuite le bilan consiste à la mise en place de jeux entre le patient et l’orthophoniste pour repérer toutes les difficultés, que ce soi à l’écrit ou à l’oral. C’est comme une évaluation de ses capacités et ses déficits qui permettra ensuite de faire un diagnostic orthophonique voire de mettre une place un projet de rééducation.

 

2 types de bilans orthophoniques

  • le bilan d’investigation : l’objectif est de faire un dépistage des troubles pour en connaître l’importance et y appliquer un programme en adéquation.

C’est le médecin traitant qui valide ou non le programme proposé.

  • le bilan de rééducation : dans le cas ou les troubles sont assez importants d’après le médecin traitant et que l’ordonnance mentionne la nécessité d’une rééducation.

Le médecin traitant n’a pas besoin de validé.

Qui est concerné par le bilan orthophonique ?

Le bilan orthophonique concerne toutes les personnes, de tout âge, ayant des troubles de communication, du langage oral ou écrit, de la déglutition, de l’oralité, de la cognition mathématique…

En général, voici les troubles que l’on retrouve chez les patients qui nécessitent un bilan orthophonique :

  • troubles auditifs
  • cognitif (intellectuel, mental) ou autres retards de développement
  • muscles buccaux faibles
  • enrouement chronique
  • autisme
  • problèmes de planification du moteur
  • problèmes d’articulation
  • troubles de la fluidité
  • bégaiement
  • problèmes respiratoires (troubles respiratoires)
  • troubles de l’alimentation et de la déglutition
  • lésion cérébrale traumatique
  • difficultés d’apprentissage légères, modérées ou sévères
  • troubles de la voix

Il est très recommandé pour les personnes souffrant de dyslexie, dyspraxie, dysorthographie, et tout autres handicap dys ; mais également aux personnes n’étant pas forcément dys mais ayant un ou plusieurs déficits. Pour savoir reconnaître si votre enfant est dyslexique ou non, rendez-vous sur www.francedyslexia.com

Un bilan orthophonique n’a pas de limite d’âge. Le patient peut être un enfant de bas âge, un enfant comme un adulte très âgé.

C’est pourquoi nous avons dressé deux listes non exhaustives des problèmes que peuvent rencontrer les enfants et les adultes nécessitant un bilan orthophonique, même si en réalité la majorité des difficultés perdurent dans tous les âges (et se retrouvent donc sur les deux listes) :

Voici quelques troubles spécifiques aux enfants et aux adultes qui nécessitent un bilan orthophonique.

 

 

Pour l’enfant :

  • difficultés spécifiques à produire des sons
  • trouble du développement du langage
  • fente labiale et palatine
  • mutisme sélectif
  • retard de langue

Pour l’adulte : 

  • handicap physique
  • problèmes de communication ou d’alimentation et de déglutition à la suite de troubles neurologiques et d’affections dégénératives, y compris un accident vasculaire cérébral ,un traumatisme crânien, la maladie de Parkinson et la démence
  • problèmes de santé mentale

Les troubles de la parole

Mais le plus souvent les patients qui ont recours à un bilan orthophonique ont un des troubles de la parole. En bref, c’est la capacité à produire des sons qui est touchée. Une capacité très importante dans le milieu scolaire comme professionnel. La parole, nous le savons, est ce qui nous permet de nouer des liens, poser des questions, s’affirmer socialement et exprimer son intégrité. Un trouble de la parole peut s’avérer être une très grande difficulté.

 

Il existe 3 troubles liés à la parole :

  • Troubles de l’articulation :

    des problèmes liés à la création de sons en syllabes ou à la mauvaise prononciation des mots au point que les auditeurs peuvent ne pas comprendre ce qui est dit

  • Troubles de la fluidité – bégaiement :

    le flux de la parole est interrompu par des arrêts inhabituels, des répétitions partielles de mots («bb-bebe») ou des sons et des syllabes prolongés (ssssserpent).

  • Troubles de la résonance ou de la voix :

    des problèmes de hauteur, de volume ou de qualité de la voix qui distraient les auditeurs de ce qui est dit, pouvant également causer de l’inconfort ou de la douleur à un enfant lorsqu’il parle.

  • Problèmes d’alimentation orale : difficulté à manger, à avaler et à baver.

Pour ces adultes et enfants souffrant de troubles de la parole, l’orthophonie est le traitement le plus répandu.

Le rôle de l’orthophoniste

Nous venons de voir les problèmes d’élocutions que rencontres les enfants et les adultes nécessitant un bilan orthophoniste. Ça tombe bien, désormais nous allons nous pencher sur le rôle des orthophonistes qui sont au cœur de la problématique. L’orthophoniste s’occupe de la rééducation et le maintien des capacités de langage oral et écrit de ses patients.

En effet, les orthophonistes gèrent ces problèmes d’élocution. Mais ils aident également les patients avec d’autres types de problèmes de langage parlé et écrit, tels que le bégaiement, la dyslexie et la dyspraxie.

Un orthophoniste compétent aide pour :

  • le langage réceptif : difficulté à comprendre la langue
  • le langage expressif : difficulté à parler la langue
  • le langage pragmatique : difficulté à manier socialement de façon optimale la langue

 

L’orthophoniste : un bon thérapeute pour l’enfant

L’orthophoniste propose des stratégies pour surmonter les difficultés de votre enfant efficacement.

Il propose des activités pratiques à faire à la maison pour renforcer les compétences déjà établies. C’est pourquoi l’implication de l’enfant est essentielle. Il faut de la rigueur et de la persévérance pour surmonter les obstacles rencontrés, et ce, même sur le long terme.

Un traitement chez l’orthophoniste peut durer des mois voire des années en fonction des besoins de votre enfant. Malgré une amélioration, sachez qu’il n’existe aucune guérison à ces problèmes, puisque ce ne sont pas des maladies mais des troubles de l’apprentissage.

Le plus souvent, l’orthophoniste met en place une ou plusieurs de ces stratégies pour aider un enfant souffrant de troubles :

  • interagir en parlant et en jouant, et en utilisant des livres, des images d’autres objets dans le cadre de l’intervention linguistique pour aider à stimuler le développement du langage
  • modéliser des sons et des syllabes corrects pour un enfant pendant un jeu adapté à son âge pour apprendre à l’enfant à produire certains sons
  • fournir des stratégies et des devoirs à l’enfant et au parent ou au tuteur sur la façon de pratiquer l’orthophonie à la maison

 

Les différentes méthodes d’orthophonie

Il existe diverses stratégies pour un bon traitement orthophonique.

  • Thérapie d’articulation :

    Les exercices d’articulation ou de production sonore sont des exercices très efficace pour aider votre enfant à émettre certains sons qui peuvent lui être compliqués à la prononciation. L’orthophoniste peut aller jusqu’à montrer comment bouger la langue pour produire des sonorités spécifiques. Le plus souvent, il met en place des activités ludiques pour apprendre à l’enfant à modéliser les sons des syllabes, des mots et des phrases. Le niveau du jeu dépend de la nécessité de l’enfant et de son âge.

  • Activités d’intervention langagière :

    L’objectif de ces activités d’intervention langagière ont de créer une communication fluide entre l’enfant et l’orthophoniste. Il faut que l’enfant stimule toutes ses capacités de langage pour les faire travailler.

    Les exercices de répétitions, l’utilisation des images, les jeux et l’utilisation d’un français correct sur la grammaire et le vocabulaire sont des outils indispensables pour parvenir à aider l’enfant.

  • Thérapie orale-motrice / alimentation et déglutition:

    L’orthophoniste cherche à augmenter la conscience orale d’un enfant lorsqu’il mange. En gros, il est question de solliciter la langue, les lèvres la mâchoire pour renforcer les muscles de la bouche pour manger, boire et avaler. L’enfant passe par de nombreux exercices oraux, des massages, des amuse-bouches avec des textures et températures alimentaires différentes, etc.

 

 La nécessité d’un suivi médical

Chaque enfant a des aptitudes et compétences différentes. Le but de l’école est d’apporter une orientation scolaire adaptée à ces différences pouvant parfois être des troubles de l’apprentissage. Pour ces enfants dys, le diagnostic d’un bilan pluridisciplinaire est nécessaire.

Il est question d’apprendre à vivre avec les troubles de l’apprentissage. De nombreux professionnels de santé sont sollicités pour apprendre à vivre avec un trouble ou plusieurs troubles.

On recommande, pour ce bilan pluridisciplinaire, de consulter ces professionnels de santé :

• médecin, le plus souvent neuro-pédiatre, ou pédo-psychiatre

• orthophoniste en particulier en cas de trouble du langage oral ou écrit

• psychologue clinicien ou neuropsychologue

• psychomotricien, ergothérapeute en particulier pour la dyspraxie

 

Une scolarité adaptée aux enfants dys

Faire un bilan pluridisciplinaire n’est pas toujours suffisant. Ces professionnels de santé sont au cœur du développement de l’enfant dys, mais il y a aussi les familles, assistant de service social, conseilleurs en économie sociale et familiale (pour les plus adultes), etc, qui doivent se concerter pour faire progresser l’enfant ensemble.

Mais certains professionnels sont essentiels pour le développement de l’enfant. Il s’agit des enseignants, éducateurs et autres multitudes de métiers professionnels liés à l’éducation qui forment l’élève

Il existe de nombreux professionnels de l’éducation spécialement formés à ces troubles. Ils sont aptes à mettre en place une pédagogie adaptée à l’enfant. Cela se passe soi dans une scolarisation à l’école, soi dans des établissements spécialisés à ces troubles. En savoir plus sur quelle école choisir pour votre enfant en cliquant ici.

Dans ces établissements spécialisés tout est adaptée à l’enfant souffrant de trouble(s) : le temps de travail, la charge de travail, les exercices et activités, etc. Tous sont assujettis aux troubles de l’apprentissage et s’adaptent à l’élève.

 

Le rôle des parents

Un enfant dys n’est pas moins intelligent que ses camarades. Il a juste de différents moyens de faire face aux apprentissages. On l’ignore souvent mais la dyslexie n’est pas une maladie mais un handicap. Parler de traitement miraculeux ou de remède progressif est parfois déstabilisant pour un enfant dys et ce serait lui mentir sur la vérité. Il vaut mieux réconforter son enfant en lui rappelant ses forces, en lui apportant de l’attention et de l’amour.

Votre enfant a raté son évaluation ? Il a bâclé sa prise de notes ? Son niveau de lecture est médiocre ? Pas de panique, ce n’est pas la fin du monde. Avec de l’aide et de la persévérance, votre enfant fera mieux aux prochaines séances. C’est important de prendre son temps et s’adapter à ses troubles d’apprentissage.

Nous avons réalisé une petite liste d’éléments essentiels pour aider votre enfant à progresser :

Entraine-toi. Si votre enfant a du mal à dire un certain son «d», par exemple, encouragez-le à faire ce son tout seul. Une fois que cela est plus facile, vous pouvez l’intégrer dans des syllabes comme «di-di-di» ou «da-da-da» avant de passer aux mots réels qui l’utilisent. La répétition est très efficace

Concentrez-vous sur ce que l’enfant peut faire au lieu de trop insister sur ce qu’il ne peut pas faire. Bien qu’il soit important de prêter attention aux améliorations de la parole, n’oubliez pas de saluer d’autres petites victoires du quotidien.

Réduisez au minimum le bruit de fond et les distractions pendant les séances d’apprentissage et à d’autres moments.

Écoutez et posez des questions et soyez attentif et patient avec les réponses. Interrompre et s’attendre à ce que l’enfant «crache simplement» créera une anxiété qui peut aggraver le problème. Laissez-le travailler sans pression. D’un autre côté, ne soyez pas trop concentré ou l’enfant pourrait devenir mal à l’aise. Essayez de garder la conversation naturelle et n’ajoutez pas de pression en exigeant la perfection.

Utilisez des pailles. Boire des liquides à travers eux ou en souffler de l’air aidera votre enfant à développer la force musculaire de la bouche qui est importante pour une parole claire.

Lis. Lire un livre préféré à votre enfant, puis le lui faire relire peut fournir un excellent renforcement. Même si l’enfant est trop jeune pour être capable de lire des mots, leur demander d’expliquer ce qu’ils voient dans le livre et de se souvenir du contexte en l’entendant peut renforcer la parole et la confiance.

Si votre enfant entame un traitement orthophonique, sachez que cela prend du temps et beaucoup d’efforts. Le soutien de la famille est indispensable pour un traitement orthophonique. Soyez présents et soucieux de son évolution. Les résultats les plus rapides face aux traitements orthophoniques sont ceux dont les parents ont été impliqués.

Vous pouvez agir de plusieurs sortes différentes. Par exemple, vous pouvez aider votre enfant à faire les activités à la maison suggérées par l’orthophoniste. S’exercer est souvent une solution aux troubles de l’apprentissage, notamment chez les enfants dyslexiques. Découvrez 15 types d’exercices gratuits pour aider un enfant dyslexique

Mais surtout, communiquez avec votre enfant. Parlez-lui, de tout et de rien. Il doit se sentir en confiance avec vous et parvenir à s’exercer à la parole tous les jours à vos côtés.

Surmonter un trouble de la parole ou du langage peut prendre du temps et des efforts. Il est donc important que tous les membres de la famille soient patients et compréhensifs avec l’enfant.

 

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